"Le présent n'est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens; le seul avenir est notre fin. Ainsi, nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais" (1)
Ainsi, nous serions issus de la même cellule (Dieu que c'est beau, première), celle qui fit le poisson rouge, la limace, le crapaud, la baleine et les autres ... Mais cela n'est rien !
En 1977, Steven WEINBERG, théoricien américain, décrit les trois premières minutes de la création de l'univers, après le big-bang. Ce big-bang (l'unique ?) serait l'origine des mondes, serait le commencement (2). Mais ce commencement ne serait-il pas Dieu lui-même ? Puis-je m'autoriser à ajouter : pourquoi pas ? Car la question la plus importante, c'est plus le pourquoi que le comment.
Nous donnons généralement pour but ultime de la création, l'homme dans toute sa simplicité. Toute modestie mise à part, cela me paraîtrait bien médiocre ... L'Homme, comme but ultime ? Allons donc ! Et cependant, pourquoi tout ce travail, tous ces efforts, vers toujours plus de complexité ? Cela a-t-il un sens, et si oui, lequel ? Sommes nous là par le plus pur des hasards, ou bien du fait d'une volonté constructrice ? Et si ce commencement était bien celui décrit par les textes anciens, avec force images ! Certes ces textes n'ont rien de scientifique, mais ! Bien des questions peuvent se poser, avec l'approche, une des approches que nous donnons à la naissance de notre univers (si toutefois cette approche a quelque chose à voir avec la réalité).
Nous pouvons ressentir, dans l'évolution des mondes, comme un appel vers quelque chose de plus grand, de meilleur. Sur notre planète même, nous partons de quelques molécules, pour aboutir a des ensembles complexes. L'évolution de notre pensée, toute tributaire qu'elle est de notre durée, ne subit-elle pas le même appel ?
Tout paraît se passer comme si, après une unité parfaite (le Paradis), il y avait eu un drame immense (le big-bang), et que tout ce qui a suivi n'était qu'une tentative à retrouver l'unité primitive. "Notre présent n'est pas un point mathématique insaisissable, une ligne sans épaisseur, séparant le passé aboli à tout jamais et le
"Quand on vit, il n'arrive rien. Les décors changent, les gens entrent et sortent, voilà tout." ... "Ca, c'est vivre. Mais quand on raconte la vie, tout change" (3)
futur qui n'existe pas encore ... mais un fragment de la durée qui enveloppe le passé prochain et l'avenir immédiat" (4) Cette perspective ne serait-elle pas inscrite dans les faits, s'il s'avérait que, après la grande expansion que nous vivons encore aujourd'hui, venait le grand écroulement, le grand repliement sur soi, la grande réunification. Aurons nous alors un résultat conforme à l'origine, ou bien quelque chose de totalement différent ? Et faudra-t-il encore 20 milliards d'années pour le savoir, puis recommencer, pulsation de l'Univers ?
L'évolution de la pensée, la connaissance de l'évolution, notre vision prospective, pourraient-elles être suggérées par celui-là même qui serait notre fondateur, c'est à dire la victime du commencement elle même ? La justification de tout cela, notre propre justification, ne serait-elle qu'un acte de mémoire d'une absence à combler coûte que coûte ?
"La mémoire apparaît ainsi comme une sorte de revanche de l'homme sur la fuite des jours, puisque l'esprit humain est capable de retrouver et de garder ce qui se passe. Le visage du monde qui change et passe sans cesse ne trouverait quelque fixité que dans notre mémoire" (5)
(à suivre ...)
2 "Au commencement était le Verbe", nous dit la Bible. Au commencement !!! Il ne s'agirait pas là d'une origine à l'éternité, qui n'en aurait pas, mais bien du début de quelque chose ... Le Verbe (avec un vé majuscule, c'est pas de la grammaire), à la fois parole de Dieu et Dieu lui-même, en la seconde personne de la Trinité (le fils, donc) dans le Verbe s'est fait chaire. Jean fait référence à la Bible, la Genèse (1-1). Ce texte serait le reflet des conceptions babyloniennes sur la structure et l'origine du monde ...
3 Jean-Paul SARTRE, La Nausée
4 D. HUISMAN, A. VERGEZ - Philosophie
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