Souvenons-nous, il y a quelques milliards d'années, l'environnement était
bien différent, les conditions bien improbables, la vie apparaissait sur
Terre. S'ils n'étaient confrontés à cette dure réalité, même si le
déroulement des opérations n'est pas totalement prouvé, les savants de notre
siècle déclareraient tout cela impossible. Ceci étant, d'évolutions en
transformations, l'écosystème de notre planète est devenu ce qu'il est. Ce
qu'il aura fallu de bouleversements écologiques, d'empoisonnements de
l'atmosphère, de disparitions d'espèces, d'émissions de gaz à effet de serre,
de surchauffes, de congélations, pour en arriver à ce que nous sommes.
L'Humanité, péremptoire, peut aujourd'hui affirmer sans rire que c'était là
la seule voie possible pour que nous soyons. Exit toute autre forme de vie,
intelligente ou pas, dans un environnement différent. Enfin, jusqu'à preuve
du contraire... Que ceci ne nous empêche pas, avec des équipements adaptés,
de visiter des mondes hier réputés inaccessibles. La question aujourd'hui
posée est de savoir si les chemins suivis sont un progrès, si la forme prise
par la vie, et pour ce qui nous concerne, si l'humanité elle-même est en
progrès. Pour ce qui est de la vie, nous ne pouvons que constater que nous
allons vers toujours plus de complexité, tout en utilisant des schémas
relativement simples, avec des matériaux en nombre limité. Malgré nos
quelques millions d'années d'observations, d'analyses, d'hypothèses, de
découvertes, de déconvenues, de marches avant, de marches arrière, nous n'en
sommes qu'aux prémices d'un début de compréhension de notre univers. Et,
puisque cela fait tant de bien à notre ego, continuons à affirmer haut et
fort : nous sommes les seuls êtres intelligents, tant dans notre modeste
système solaire que, peut-être, de l'univers en son entier.
Mais soyons un rien sérieux. L'univers auquel nous participons est un tout ;
ne dit-on pas que le bruissement d'ailes du papillon provoque la tempête sur
l'autre face de la planète ?
Action, réaction.
Un industriel peu scrupuleux fabrique un véhicule tous terrains,
particulièrement bien adapté aux voies escarpées, tortueuses, bref
difficiles, de nos villes. Des publicitaires astucieux parviennent à faire
acheter ce produit merveilleux à des humains intelligents, réfléchis,
amoureux de nature et aventure, qui ne feraient pas de mal à une mouche si,
par mégarde, elle était plus grosse qu'eux. Et voilà que des écologistes,
quelques savants et

autres empêcheurs de tourner en rond, tous ceux-là qui ne
connaissent rien aux dures lois de l'économie, surtout celle des Marchés,
tirent la sonnette d'alarme : ces engins merveilleux seraient trop gourmands
en énergie, pollueraient notre

atmosphère ! Ils
pourraient bien être, pour partie, responsables de la mort de notre planète.
Eux, si proches de la nature, comme les bovins de nos campagnes (On
rétorquera que les vaches ne font que rendre à la nature « le carbone naturel
préalablement capté par la prairie, qui de toutes façons a vocation à être
dégradé que ce soit par les animaux d'élevage ou des organismes sauvages.
(Voir http://fr.wikipedia.org/, rubrique gaz à effet de serre) »
Action, réaction.
Un industriel peu scrupuleux, avec l'aide plus ou moins volontaire
d'agriculteurs -autrefois, les paysans- bien intentionnés, bien

formatés, ou de jardiniers
amateurs, empoisonne nos villes et nos campagnes à grand renfort de
pesticides et autres engrais, voire d'Organismes Génétiquement Modifiés. Il
paraît que, sans parler de l'air que nous respirons ni de l'eau que nous
buvons, des insectes, ceux-là mêmes qui fertilisent les chères plantes qui
nous nourrissent ou embellissent notre vie, n'apprécient pas et menacent
disparition.
Action, réaction.
Depuis des générations, agriculteurs et chasseurs se sont unis pour faire
disparaître loups et ours de nos bois et prairies. Et voilà
que quelques

inconscients, des écologistes, quelques savants, un ministère, se sont unis
pour réintroduire ces ennemis des moutons et des promeneurs, au nom de la
bio-diversité, de la préservation de la nature. On fait venir à grands frais
quelques vieux ours qui, après avoir égorgé quelques brebis, vont se faire
tuer sur nos voies rapides ou ailleurs, Rétablir les équilibres naturels,
dites-vous ?
Action, réaction.
Le drame, comme dit plus haut, c'est que l'univers est un tout, et que
l'empoisonnement, la disparition de ceci, pourrait bien provoquer
l'empoisonnement, la disparition de cela, c'est à dire de nous même, avec
notre unicité et tout ce qui l'accompagne. Soyons toutefois rassurés, la
disparition de l'homme et de quelques milliers d'espèces de plantes et
d'animaux ne signifie pas nécéssairement la disparition de toute forme de
vie. Peut-être même, cela permettrait-il de débloquer l'évolution de
certaines formes nouvelles, vérouillée par les espèces dominantes actuelles.
(à suivre...)
