
Une
première
approche, vous êtes né hier,
demain vous serez mort : vous ne faites que passer.
Je puis aussi
entendre "Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts (Mt
8,22)" ; et aussi "ne vous inquiétez pas pour
votre vie de ce que vous mangerez, ni de votre corps de quoi vous le
vêtirez (Lc 12,22)" ; et enfin, "C'est l'Esprit qui vivifie,
la chair ne sert de rien (Jn 6,63)". Dans ce "soyez passants", il y a
une idée de mouvement. Par définition, les morts
ne bougent plus. Si je m'inquiète du lendemain, si je
m'attache à un bien, je me fixe, je ne bouge plus de crainte
de perdre ce que j'ai acquis.
Dans ce "soyez passants", je trouve aussi une idée de
transmission, de conduction. Recevoir et donner ! D'abord, transmission
de vie. Pour se
perpétuer, la nature a inventé la
procréation. La mission première, commune
à tout le monde vivant qui nous entoure, c'est bien de
transmettre cette vie, afin que la lumière ne
s'éteigne pas. C'est aussi transmission d'un message, qu'il
soit
génétique, environnemental,
idéologique, religieux. Le présent texte n'est
rien d'autre
que la
transmission de quelque chose que je considère comme
fondamental, cette parole dite il y a deux mille ans
déjà, qui me parvient au travers d'un
énorme
brouhaha qui pourrait me la rendre inaudible. "Personne n'allume une
lampe pour la recouvrir d'un pot ou pour la mettre sous un lit ; mais
on la met sur un support pour que ceux qui entrent voient la
lumière (Lc 8,16)".
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