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Petite mort...
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Petite mort...

Je suis un quasi légume, étendu, inconscient. Ma nuit est traversée de quelques rêves, quelques bouffées de conscience. Je m'agite, et c'est aussitôt l'alarme tout autour de moi. On se presse, on contrôle, on me parle, on tente de me ramener à la vie. Mais si la mort, c'est tout ce vide, tout ce silence, ce n'est pas si terrible. Alors, laissez moi en paix, au lieu de vous acharner ainsi. Je suis là, et je ne suis pas. Je n'existe déjà plus. Je ne souffre pas. Pourquoi voulez vous que je revienne, que je retrouve le quotidien de la vie, avec ses grandes et ses petites misères ? Je suis aux portes du paradis. Il est là, je l'ai vu. Ils sont tous là, Jésus -mon frère, mon ami, mon guide-, mes ami de toujours : attends moi, ma fille, j'arrive...

"Réveillez vous, ouvrez les yeux, réveillez vous, s'il vous plaît".

On me secoue, on me pince. Ouvrir les yeux. Que se passe-t-il ? Laissez moi dormir, j'ai si sommeil. Et je t'aperçois, je vous aperçois, image fugitive au pas d'une porte, qui se détache sur le fond d'un couloir. Ma femme, mes enfants. Je crois que je vous adresse un sourire, un petit signe de la main. Je suis de nouveau parti. Ne m'en veuillez pas. C'est un combat si difficile. Je suis entre deux portes, appelé des deux côtés. Je vous aime tous si fort, c'est pour cela que je reviendrai. Mais il est trop tôt. Je reviendrai avec mon désespoir, mais je reviendrai vivre encore parmi vous. Dieu, que cette petite mort est tentante, reposante.

C'est samedi, il fait grand jour. Ca y est, je suis de retour. Quelqu'un m'aide, je m'assied sur le rebord du lit. Un cri : "mais qu'est ce que j'en ai à foutre de la vie !" C'est fini, je suis revenu
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